Les années 70 seront marquées au Maroc par l’intrusion, à une large échelle, d’un genre musical nouveau. Nass El Ghiwane, le groupe fondateur, une poignée d’artistes, ont lancé ce genre construit sur une instrumentation sobre et des textes réalistes et puissants. Très vite, la jeunesse a suivi. Une musique qui parle de leur vie, de leurs désirs, de leurs frustrations, de leurs espoirs etc. Plusieurs groupes musicaux sont nés dans la foulée: Jil Jilala, Lamchaeb, Siham, Mesnaoui, Tagada etc. Une parole s’est libérée et s’est propagée comme une traînée de poudre ressemblant à un Printemps arabe musical avant l’heure. Sur le plan musical, un syncrétisme rare a opéré. Un fond gnaoui d’Essaouira, une Aita des plaines de la Chaouia, une solide culture Malhoun de Marrakech et une sensibilité soussie assumée. Larbi Batma, Abderrahmane Kirouche dit Paco, Omar Sayed, Mohamed Boujmie, Abdelaziz Tahiri, Moulay Tahar Asbahani, Mohamed Derhem, Omar Dakhouche, Chérif Lamrani… et bien d’autres ont écrit une histoire singulière qui aura marqué durablement la musique marocaine